Le Diagnostic de performance énergétique, plus connu sous le sigle DPE, est devenu un outil incontournable de la politique énergétique et environnementale en France. Obligatoire dans de nombreuses situations, il concerne aussi bien les propriétaires que les locataires et les professionnels de l’immobilier. En 2025, alors que les enjeux climatiques et la rénovation énergétique sont au cœur des débats, il est crucial de bien comprendre ce document, ses implications et les récentes évolutions réglementaires.
Qu’est-ce que le DPE ?
Le DPE est un document officiel qui évalue la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment, en mesurant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Il vise à informer les futurs acquéreurs ou locataires sur la qualité énergétique du bien immobilier.
Ce diagnostic s’appuie sur plusieurs critères techniques et attribue deux étiquettes :
- Une étiquette Énergie, qui va de A (logement économe) à G (logement très énergivore).
- Une étiquette Climat, qui mesure les émissions de CO₂ et va également de A à G.
Dans quels cas le DPE est-il obligatoire ?
Le DPE est obligatoire dans plusieurs situations :
- Vente d’un bien immobilier (maison ou appartement).
- Mise en location d’un logement.
- Construction neuve ou rénovation importante, dans certains cas.
- Pour certains bâtiments publics et locaux professionnels de plus de 500 m² accueillant du public.
Depuis la réforme du 1er juillet 2021, le DPE est opposable, ce qui signifie que les informations qu’il contient peuvent être utilisées juridiquement, notamment en cas de litige entre locataire et bailleur.
Comment se déroule un DPE ?
Le DPE est réalisé par un professionnel certifié indépendant, disposant d’une assurance et inscrit sur le registre national des diagnostiqueurs.
Voici les étapes principales :
- Analyse du bâti : isolation, matériaux, surface, orientation…
- Équipements de chauffage, de production d’eau chaude, de ventilation et de refroidissement.
- Calcul de la consommation énergétique théorique annuelle.
- Émission de gaz à effet de serre (en kgCO₂/m²/an).
- Recommandations de travaux pour améliorer la performance énergétique.
Le diagnostic est ensuite transmis au propriétaire, avec une durée de validité de 10 ans, sauf en cas de travaux importants qui le rendraient obsolète.
Les nouvelles classes énergétiques en 2025
Depuis la réforme du DPE, les classes énergétiques sont désormais calculées selon une méthode unique dite « 3CL 2021 », basée sur les caractéristiques du logement. Les anciennes méthodes, qui prenaient en compte les factures des occupants, sont révolues.
Voici un exemple des seuils actuels pour une maison :
| Classe | Consommation énergétique (kWh/m²/an) | Émissions de CO₂ (kg/m²/an) |
|---|---|---|
| A | < 70 | < 6 |
| B | 71 – 110 | 6 – 11 |
| C | 111 – 180 | 11 – 30 |
| D | 181 – 250 | 30 – 50 |
| E | 251 – 330 | 50 – 70 |
| F | 331 – 420 | 70 – 100 |
| G | > 420 | > 100 |
⚠️ À noter : c’est le plus mauvais des deux indicateurs (Énergie ou Climat) qui détermine la note finale du DPE.
Quels logements sont concernés par les interdictions de location ?
La réforme du DPE s’inscrit dans une volonté de lutter contre les “passoires thermiques”.
Voici les échéances prévues :
- Depuis 2023, les logements classés G+ (consommation > 450 kWh/m²/an) sont interdits à la location.
- En 2025, tous les logements classés G seront interdits à la location.
- En 2028, ce sera le tour des logements classés F.
- En 2034, les logements classés E seront également concernés.
Cela pousse les propriétaires à rénover leur bien pour éviter une interdiction de louer.
Quels sont les impacts sur la valeur immobilière ?
Le DPE a un impact direct sur la valeur d’un bien immobilier, notamment :
- Un bien classé A ou B se vend ou se loue plus cher et plus rapidement.
- Un bien classé F ou G peut subir une décote significative, jusqu’à 10 à 20 % selon les zones.
- Certaines banques refusent désormais d’accorder un crédit immobilier pour des passoires thermiques sans projet de rénovation.
Le DPE devient ainsi un argument commercial fort, à la vente comme à la location.
Les aides pour améliorer son DPE
Plusieurs aides financières existent pour inciter à la rénovation énergétique :
- MaPrimeRénov’ : accessible aux propriétaires occupants et bailleurs, elle finance une partie des travaux.
- Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : prêt sans intérêt pour financer jusqu’à 50 000 € de travaux.
- Certificats d’économies d’énergie (CEE).
- Réductions de TVA, aides locales, et bonus rénovation pour les DPE F et G.
Un bon DPE permet donc de valoriser son bien tout en bénéficiant de soutiens financiers concrets.
Les critiques du DPE
Malgré ses avancées, le DPE fait face à plusieurs critiques :
- Manque de précision dans certains cas (petits logements, logements anciens).
- Résultats différents pour un même bien selon le diagnostiqueur.
- Difficultés à prendre en compte certains usages atypiques (résidence secondaire, logement vacant…).
Des ajustements sont régulièrement apportés, notamment via la plateforme de l’ADEME pour garantir la fiabilité des diagnostics.
En résumé
| 🏠 Ce qu’il faut retenir sur le DPE |
|---|
| 📜 Obligatoire pour vendre ou louer un logement |
| ♻️ Mesure la consommation énergétique et les émissions de GES |
| 🚫 Opposable et contraignant, notamment pour la location des passoires thermiques |
| 📉 Impact sur la valeur immobilière |
| 🧾 Valide 10 ans, sauf travaux |
| 🛠️ Nombreuses aides pour améliorer son score |
FAQ sur le DPE
Le DPE est-il obligatoire pour une résidence secondaire ?
Oui, s’il s’agit d’un bien mis en vente ou en location, même ponctuellement (location saisonnière incluse dans certains cas).
Puis-je contester un DPE ?
Oui, en cas d’erreur manifeste ou d’incohérence, il est possible de saisir le diagnostiqueur ou demander une expertise contradictoire.
Dois-je refaire un DPE après des travaux ?
C’est recommandé, surtout si les travaux impactent l’isolation, le chauffage ou la production d’eau chaude. Cela peut améliorer significativement la note.







