La norme NFC 15-100 est la référence incontournable pour toute installation électrique en France. Elle encadre les règles de conception, de réalisation et de vérification des installations électriques basse tension dans les logements, les bâtiments tertiaires et les locaux industriels. Son objectif principal ? Garantir la sécurité des personnes et des biens, tout en assurant un niveau de confort et de performance adapté aux usages actuels.
Qu’est-ce que la norme NFC 15-100 ?
Élaborée par l’Union Technique de l’Électricité (UTE) et homologuée par l’AFNOR, la norme NFC 15-100 est la norme de référence pour les installations électriques en basse tension (BT) en France. Elle s’applique aussi bien aux constructions neuves qu’aux rénovations importantes, qu’il s’agisse d’habitations, de bureaux ou de bâtiments industriels.
Cette norme est régulièrement mise à jour afin de suivre l’évolution des usages, des équipements domestiques, des technologies, mais aussi des exigences en matière de sécurité.
À qui s’adresse-t-elle ?
La norme NFC 15-100 concerne plusieurs acteurs :
- Les électriciens et installateurs professionnels qui doivent s’y conformer dans leurs travaux.
- Les constructeurs et promoteurs immobiliers qui doivent garantir la conformité de leurs bâtiments.
- Les maîtres d’œuvre et architectes, chargés de concevoir les installations.
- Les particuliers, notamment dans le cadre d’un projet de rénovation ou de construction, qui doivent s’assurer que leur installation est aux normes.
Les grands principes de la norme
La norme repose sur quatre piliers majeurs :
1. Sécurité
L’objectif fondamental est de prévenir les risques électriques : électrocution, incendie, court-circuit, surtension, etc. Cela passe par :
- L’installation d’un dispositif différentiel de protection (30 mA minimum) à l’entrée de chaque circuit.
- La mise à la terre obligatoire de toutes les masses métalliques.
- L’utilisation de protections adaptées (disjoncteurs, fusibles) contre les surcharges et les courts-circuits.
2. Confort
La norme impose un certain nombre de points d’éclairage et de prises de courant en fonction des pièces et de la surface du logement. Par exemple :
- Dans un salon de plus de 28 m² : au moins 7 prises électriques réparties.
- Dans la cuisine : au minimum 6 prises, dont 4 au-dessus du plan de travail.
3. Évolutivité
La NFC 15-100 prévoit que les installations puissent être modifiées ou étendues facilement :
- Utilisation de gaines techniques et de tableaux modulaires.
- Possibilité de domotique ou de commandes centralisées.
- Pré-câblage pour les réseaux de communication (RJ45, TV, etc.).
4. Accessibilité et ergonomie
Elle prend aussi en compte l’usage quotidien et l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) :
- Hauteurs normalisées pour les interrupteurs et prises.
- Localisation logique des équipements dans le logement.
Ce que dit la norme pour chaque pièce
Voici quelques exemples concrets des exigences de la norme dans les logements résidentiels :
Pièce | Nombre de prises minimum | Autres exigences |
---|---|---|
Chambre | 3 prises + 1 RJ45 | 1 point lumineux central |
Salon > 28 m² | 7 prises | 1 prise TV, 1 prise RJ45 |
Cuisine | 6 prises (dont 4 sur plan de travail) | Prises spécifiques pour électroménagers |
Salle de bain | 1 prise spéciale 230V (hors volume de sécurité) | Respect des volumes électriques (0, 1, 2, 3) |
Couloir | 1 point lumineux | Interrupteur à chaque entrée/sortie |
Le tableau électrique selon la norme
Le tableau de répartition (ou tableau électrique) est le cœur de l’installation. Il doit comporter :
- Un disjoncteur différentiel principal.
- Un certain nombre de disjoncteurs divisionnaires adaptés à chaque circuit.
- Des interrupteurs différentiels pour diviser l’installation en plusieurs groupes de circuits.
Exemple :
- Circuits de prises : disjoncteur 16 A.
- Circuits d’éclairage : disjoncteur 10 A.
- Circuits spécialisés (lave-linge, four, plaque de cuisson) : 20 A ou plus.
Zoom sur les volumes de sécurité dans la salle de bain
La norme définit quatre volumes de sécurité autour de la douche ou de la baignoire :
- Volume 0 : intérieur de la baignoire ou du receveur — aucun équipement électrique autorisé sauf très basse tension.
- Volume 1 : au-dessus du volume 0, jusqu’à 2,25 m — seuls certains luminaires ou chauffe-eaux IPX4 sont tolérés.
- Volume 2 : zone de 60 cm autour — équipements électriques IPX4 autorisés.
- Volume 3 : au-delà — équipements standards acceptés avec protection.
Norme et consuel : une étape obligatoire
Avant de pouvoir mettre sous tension une installation électrique neuve ou entièrement rénovée, il est obligatoire de faire valider la conformité par un organisme de contrôle, le plus connu étant le Consuel. Ce dernier délivre une attestation de conformité indispensable pour obtenir la mise en service par Enedis.
Évolutions récentes de la norme
La norme évolue régulièrement. Voici quelques ajouts récents :
- Obligation de prise RJ45 dans chaque pièce principale pour anticiper la fin des prises TV coaxiales.
- Intégration facilitée des bornes de recharge pour véhicules électriques (IRVE).
- Encouragement à l’utilisation de l’éclairage LED.
- Meilleure prise en compte de la domotique et des objets connectés.
En cas de non-conformité
Une installation qui ne respecte pas la norme NFC 15-100 peut :
- Empêcher la mise sous tension par Enedis.
- Faire sauter la couverture de l’assurance en cas de sinistre.
- Engager la responsabilité civile ou pénale du propriétaire ou de l’installateur.
En résumé
La norme NFC 15-100 est bien plus qu’un simple ensemble de règles techniques : c’est un garde-fou essentiel pour garantir la sécurité, le confort et la pérennité de toute installation électrique. Qu’il s’agisse d’un projet de construction ou de rénovation, il est crucial de se référer à cette norme pour éviter les mauvaises surprises, les risques électriques… et les non-conformités.